Le racisme en France des années 80 à 2020!

Le racisme en France des années 80 à 2020!

J’ai grandi dans les années 80, époque où en France l’antiracisme était un vrai sujet qui impliquait beaucoup de monde !

Aujourd’hui malheureusement, le combat antiraciste passe souvent au second plan, étouffé sous les thématiques sur-médiatisées du terrorisme, du communautarisme ou de la délinquance.

J’ai grandi dans les années 80, époque où en France l’antiracisme était un vrai sujet qui impliquait beaucoup de monde, et qui aussi intéressait les médias tout en étant soutenu par le pouvoir en place (sous François Mitterrand ).Entre la « Marche des Beurs« , SOS Racisme, la lutte contre l’Apartheid et la libération de Mandela, la lutte contre le FN et j’en passe… il y avait de quoi faire.

Les artistes aussi étaient beaucoup plus engagés : Balavoine, les Béruriers Noirs avec leur chanson mythique  » la jeunesse emmerde le Front National ! « , toute la scène rock alternative très influencée par le mouvement punk et skinhead anglais (les vrais skinhead, hein… pas les fachos qui ont dévoyé le terme…), la scène du rap français qui commençait à se construire dans l’ombre.

Sur le terrain, il y avait aussi la chasse aux skins ( les fachos cette fois ) à Paris et en banlieue par jeunes des cités et les redskins communistes. Les mouvements de gauche étaient plus forts aussi et très concernés par le sujet (comme la JC par exemple). Ils le sont certainement toujours aujourd’hui mais clairement bien moins audibles. Ceux qui portent aujourd’hui le plus le discours et la lutte antiraciste sont des associations en Banlieue, regroupant surtout des personnes  » racisées  » comme on dit aujourd’hui… pas vraiment la cible la plus recherchée par les médias.

Ces derniers préfèrent parler de la banlieue avec des sujets anxiogènes, comme la radicalisation religieuse islamiste, les actes de délinquance, ou les émeutes, et les soupçons de « communautarisme », mot foure-tout très utilisé par la droite française bien à droite type Zemmour & Co, qui en général quand ils l’utilise, sert à dire d’une manière détournée « musulman, « immigré », « non-blanc » ou « étranger », au choix, ou tout en même temps…

Dès que des gens s’organisent en fonction de critères liés à leurs origines ou leur religion, ils sont taxés de communautaristes… (mais jamais quand c’est des blancs d’ailleurs…) ça fait peur aux braves gens, qui doivent avoir l’impression qu’une cinquième colonne s’organise, propice aux complots, et qui tentera d’imposer sa culture d’une façon ou d’une autre.

C’est un peu de la novlangue, ou de la manipulation du langage. Comme pour le mot  » laïcité « , qui est souvent utilisée (par les mêmes personnes d’ailleurs) pour masquer un rejet de la religion musulmane. Comme aussi pour « Bobo » qui sert à stigmatiser et discréditer sans les nommer tous les artistes ou intellectuels de gauche qui gagnent plus ou moins bien leur vie (comme si l’argent était tout à coup un problème pour les gens de droite…).

Tous ces sujets sont bien existants, je ne dis pas le contraire. Mais pour moi, ils servent d’écran de fumée aux sujets sociaux, comme la pauvreté, l’inégalité des territoires, les discriminations, les violences policières ordinaires, le racisme etc… qui passent au second plan dans les médias, et perdent également en forces militantes, même si on enregistre un renouveau récemment, surtout relayé par internet et ses médias alternatifs.


Racisme, ses origines, son histoire | L’Histoire nous le dira #102 ou comment les idéologies racistes se sont développés en Europe et en Occident, à travers les siècles!

Loïc M.

Pour mémoire : Décret d’abolition de l’esclavage du 27 avril 1848

Le deuxième décret de l’abolition de l’esclavage en France a été signé le 27 avril 1848 par le Gouvernement provisoire de la Deuxième République. Il a été adopté sous l’impulsion de Victor Schœlcher. L’acte français d’abolition de l’esclavage est le résultat d’un long combat commencé avec la controverse de Valladolid en 1550, poursuivi dans les colonies et en Europe, avec les Sociétés des amis des Noirs particulièrement. Cf aussi : le visage de l’esclavage moderne au XXIe siècle !

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