Corrélation entre mode de gestion et financement des prisons aux USA, et le taux d’incarcérations des minorités.
Aux États-Unis, les prisons sont généralement financées par l’État ou par les gouvernements locaux, c’est-à-dire les États et les comtés. Le financement des prisons est généralement inclus dans les budgets de l’État ou du comté et est réparti entre différents postes de dépenses tels que la sécurité publique, la justice pénale et les services correctionnels.
Les prisons peuvent également être financées par des entreprises privées qui gèrent des établissements pénitentiaires pour le compte de l’État ou du gouvernement local. Ces entreprises privées peuvent être rémunérées au moyen de contrats de gestion ou de concession, dans lesquelles elles reçoivent une somme fixe par détenue et par jour, ou par des arrangements de type partenariat public-privé.
Il est important de noter que le financement des prisons aux États-Unis est souvent lié au taux d’incarcération, c’est-à-dire au nombre de personnes détenues dans les établissements pénitentiaires. Certaines critiques affirment que cela peut encourager les gouvernements à incarcérer davantage de personnes pour maintenir leur financement, ce qui soulève des préoccupations quant à la manière dont le système de justice pénale fonctionne aux USA, notamment à l’égard des minorités ethniques, telles que les noirs et les latinos.
De plus Il existe plusieurs exemples de lois aux États-Unis qui ont contribué à amplifier l’incarcération des minorités. En voici quelques-unes :
- La loi sur la drogue de 1986 : Cette loi a imposé des peines minimales obligatoires pour la possession et la distribution de drogues, ce qui a entraîné une augmentation significative du nombre de personnes emprisonnées pour des infractions liées aux drogues. Les peines minimales obligatoires ont également été appliquées de manière disproportionnée aux minorités.
- La loi sur le contrôle de la criminalité et l’application de la loi de 1994 : Cette loi a fourni des financements importants pour la construction de prisons et l’embauche de nouveaux policiers. Elle a également imposé des peines plus sévères pour les infractions liées aux drogues et a réduit les possibilités de libération conditionnelle pour les personnes condamnées pour des crimes violents. Cette loi a également été critiquée pour sa contribution à l’incarcération disproportionnée des minorités.
- La loi sur la sécurité des frontières, la lutte contre le terrorisme et la réforme de l’immigration de 2005 : Cette loi a rendu la peine de mort obligatoire pour certaines infractions liées à l’immigration et a durci les sanctions pour les infractions liées à l’immigration. Cette loi a également été critiquée pour sa contribution à l’incarcération disproportionnée des minorités immigrantes.
Ces lois ont été critiquées pour leur impact disproportionné sur les minorités, qui sont souvent arrêtées et condamnées de manière disproportionnée par rapport aux Blancs pour des infractions similaires. Cela a contribué à la surpopulation carcérale et à la marginalisation des communautés minoritaires.
Par ailleurs, il est indéniable que certaines lois ont eu un impact disproportionné sur les minorités et ont contribué à l’augmentation de leur taux d’incarcération.
Par exemple, les lois sur la drogue de 1986 et 1988 ont imposé des peines minimales obligatoires pour la possession et la distribution de drogues, ce qui a entraîné une augmentation significative du nombre de personnes emprisonnées pour des infractions liées aux drogues. Les minorités, en particulier les Afro-Américains et les Hispaniques, ont été touchées de manière disproportionnée par ces lois, malgré des taux de consommation de drogue similaires à ceux des Blancs.
De même, la loi sur le contrôle de la criminalité et l’application de la loi de 1994 a fourni des financements importants pour la construction de prisons et l’embauche de nouveaux policiers, ce qui a conduit à une augmentation de l’application de la loi et à un durcissement des peines pour les infractions liées aux drogues et à la violence. Cela a également été critiqué pour son impact disproportionné sur les minorités.
Les statistiques indiquent que les Afro-Américains et les Hispaniques ont été condamnés de manière disproportionnée pour des infractions liées à la drogue. Par exemple, selon une étude de l’American Civil Liberties Union, les Afro-Américains représentent 13 % de la population de consommateurs de drogue aux États-Unis, mais représentent 29 % des arrestations pour infractions liées à la drogue et 33 % des personnes emprisonnées pour ces infractions.
Courbe des incarcération des minorités depuis 1986.
Année | Taux d’incarcération des Noirs | Taux d’incarcération des Blancs | Taux d’incarcération des Latinos |
1980 | 524 | 91 | 139 |
1985 | 837 | 104 | 234 |
1990 | 1,459 | 168 | 378 |
1995 | 1,893 | 282 | 566 |
2000 | 2,526 | 412 | 958 |
2005 | 3,064 | 449 | 1,238 |
2010 | 2,784 | 390 | 1,161 |
2015 | 2,238 | 232 | 746 |
2019 | 1,805 | 274 | 830 |
Aux États-Unis, la courbe des incarcérations des minorités a augmenté de manière significative depuis 1986. Les minorités, en particulier les Afro-Américains et les Hispaniques, ont été affectées de manière disproportionnée par la politique d’incarcération de masse.
Selon les données du Bureau of Justice Statistics (BJS), en 1986, le taux d’incarcération des Afro-Américains était de 1 108 pour 100 000 habitants, tandis que le taux d’incarcération des Hispaniques était de 295 pour 100 000 habitants. En comparaison, le taux d’incarcération des Blancs était de 96 pour 100 000 habitants.
Au fil des ans, le taux d’incarcération des minorités a continué d’augmenter. En 2019, le taux d’incarcération des Afro-Américains était de 1 485 pour 100 000 habitants, tandis que le taux d’incarcération des Hispaniques était de 525 pour 100 000 habitants. Le taux d’incarcération des Blancs était de 214 pour 100 000 habitants.
Les raisons de l’augmentation drastique de l’incarcération des minorités aux USA depuis les années 80.
Les raisons de cette augmentation de l’incarcération des minorités sont multiples et complexes. Certaines raisons couramment citées comprennent :
- La guerre contre la drogue : La guerre contre la drogue a été lancée dans les années 1980, ce qui a conduit à une augmentation massive de l’incarcération pour des infractions liées à la drogue. Les minorités ont été affectées de manière disproportionnée par cette politique, car elles étaient plus susceptibles d’être arrêtées, poursuivies et condamnées pour des infractions liées à la drogue.
- Discrimination raciale : Les preuves suggèrent que les minorités sont plus susceptibles d’être arrêtées, poursuivies et condamnées pour des infractions que les Blancs, même lorsqu’elles commettent des infractions similaires. Cette discrimination peut être due à des préjugés inconscients, des stéréotypes raciaux ou des pratiques de profilage racial.
- Pauvreté : Les minorités sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté, ce qui peut les rendre plus vulnérables à la criminalité et plus susceptibles de commettre des infractions pour survivre. Les politiques de criminalisation de la pauvreté, comme les lois sur les sans-abri et les lois anti-mendiants, peuvent également contribuer à l’incarcération des minorités.
- Politiques punitives : Les politiques punitives, comme les peines obligatoires, la réduction des libérations conditionnelles et la suppression des programmes de réhabilitation, ont contribué à une augmentation massive de l’incarcération. Ces politiques ont souvent été soutenues par des politiciens qui cherchaient à se montrer « durs sur le crime » pour gagner des voix.
- Système de justice pénale biaisé : Le système de justice pénale peut être biaisé en faveur des Blancs et contre les minorités. Par exemple, les jurys et les juges peuvent être influencés par des stéréotypes raciaux, les minorités peuvent avoir moins d’accès à des avocats de qualité etc.
Il y a, comme on le voit, plusieurs motifs pouvant expliquer l’augmentation des incarcérations des minorités aux États-Unis depuis 1986. L’un des principaux motifs est la « guerre contre la drogue » lancée par le président Ronald Reagan dans les années 1980. Cette politique a entraîné une augmentation de la criminalisation des drogues et des peines plus sévères pour les infractions liées aux drogues, qui ont touché de manière disproportionnée les minorités.
Les lois sur la drogue de 1986 et 1988 aux États-Unis ont été critiquées pour leur impact disproportionné sur les minorités, en particulier les Afro-Américains et les Hispaniques. Voici quelques exemples de condamnations disproportionnées en vertu de ces lois :
- Les peines minimales obligatoires pour la possession et la distribution de crack : Les lois sur la drogue de 1986 et 1988 ont créé des peines minimales obligatoires pour la possession et la distribution de crack, une forme moins dispensée de cocaïne qui était plus pratiquée dans les communautés minoritaires. Par exemple, la possession de 5 grammes de crack entraînait une peine minimale obligatoire de 5 ans de prison, tandis que la possession de 500 grammes de cocaïne en poudre était nécessaire pour obtenir la même peine. Cela a entraîné des condamnations disproportionnées pour les minorités, car le crack était plus couramment utilisé dans ces communautés.
- La rétroactivité limitée de la loi de 1986 : La loi de 1986 a rendu les peines minimales obligatoires applicables rétroactivement, ce qui a entraîné la condamnation de nombreuses personnes déjà en prison pour des infractions liées à la drogue. Cependant, la loi de 1988 a limité la rétroactivité des peines minimales obligatoires, ce qui a entraîné des condamnations disproportionnées pour les minorités qui avaient déjà été condamnées pour des infractions liées à la drogue avant 1988.
- Les révélées raciales dans les condamnations pour infractions liées à la drogue : Les données montrent que les Afro-Américains et les Hispaniques ont été condamnés de manière disproportionnée pour des infractions liées à la drogue. Par exemple, selon une étude de l’American Civil Liberties Union, les Afro-Américains représentent 13 % de la population de consommateurs de drogue aux États-Unis, mais représentent 29 % des arrestations pour infractions liées à la drogue et 33 % des personnes emprisonnées pour ces infractions.
Une autre raison est l’utilisation croissante de la peine de prison obligatoire, qui a été mise en place dans les années 1980 pour les infractions liées aux drogues. Cette politique a enlevé aux juges la possibilité de choisir des peines alternatives à la prison, comme la probation ou les centres de traitement de la toxicomanie.
En outre, il y a eu une augmentation de la militarisation de la police et de l’utilisation de tactiques plus agressives, comme le profilage racial, qui ont également contribué à la hausse des taux d’incarcération des minorités.
Enfin, il y a également des facteurs économiques et sociaux qui ont contribué à l’augmentation des incarcérations des minorités. Par exemple, la pauvreté et la désintégration sociale dans les quartiers défavorisés ont entraîné une augmentation de la criminalité, qui a été traitée de manière plus sévère par les autorités.
Ces données montrent une augmentation constante des taux d’incarcération des Noirs et des Latinos aux États-Unis depuis les années 1980, tandis que les taux d’incarcération des Blancs ont augmenté plus lentement et à un rythme moins élevé. Ces chiffres soulèvent des inquiétudes quant à l’équité et à la justice du système pénal américain.
Par ailleurs, l’incarcération systématiques des membres d’une même communauté fragilise cette communauté et l’enferme dans un cycle de prison, pauvreté, délinquance, violence, etc. où les familles sont disloquées, les vies perdues, gâchées, et sacrifiées, pour maintenir un système qui broie depuis des siècles les noirs, et les autres minorités aux USA.