Les grandes entreprises Chinoises privées peuvent-elles vraiment être introduites en bourse?
Les grandes entreprises privées Chinoises peuvent-elles vraiment être introduites en bourse? Sont elles vraiment libres? Ne sont toutes elles pas, otages de l’État Chinois, et de son capitalisme hybride?
Que ce soit Tiktok ou Huawei, ou encore Alibaba et Ant Group, le capitalisme hybride Chinois, avec un fort interventionnisme de l’État Chinois dans l’économie, dans les entreprises chinoises, dans les affaires économiques en général, ne permet pas aux entreprises chinoises privées d’évoluer librement dans les marchés et places financières internationales.
L’État chinois veut coûte que coûte, garder le contrôle des entreprises chinoises de tailles internationales, et aux ambitions internationales.
Au final, toutes les entreprises chinoises nées et immatriculées en Chine doivent servir les intérêts de la Chine, de l’économie chinoise, et de l’État Chinois. Les introductions boursières de celles-ci transfèreraient de fait, les pouvoirs de décision et de contrôle aux actionnaires du monde entier, si elles avaient lieu.
Et cela, l’État Chinois ne le veut pas. Quand les entreprises Chinoises comme Huawei par exemple, s’internationalisent, c’est pour donner les data des clients de Huawei (5G) au régime chinois.
Quand Alibaba s’internationalise, c’est pour inonder la Terre avec les produits Chinois, via les nouvelles routes de soies voulues et financées par Pékin. Mais quand Ant Group ( puissante filiale d’Alibaba, spécialiste du paiement en ligne, et des prêts bancaires ) veut rentrer en bourse, l’État Chinois ne valide plus, par peur de l’influence des marchés boursiers, et des investisseurs étrangers dans cette puissante filiale d’Alibaba, et dont l’IPO ( introduction en bourse ) aurait constitué la plus vaste introduction boursière de notre ère.
En fait, permettre l’introduction boursière d’un tel mastodonte issu du marché intérieur chinois et du produit intérieur chinois, est comme une perte de souveraineté aux yeux la Chine. Son influence dans ce type d’entreprise serait diluée par les marchés.
Sans cette IPO, et d’autres à venir, la Chine peut dicter ses souhaits à ces entreprises, et à leurs dirigeants qui sont de plus en plus puissants. Car le pouvoir est certes politique (PCC), mais il est aussi financier, et économique. Et il se pourrait bien que les grands entrepreneurs Chinois, à l’instar de leurs homologues russes dérangent de plus en plus l’appareil politique, les plans du parti communiste Chinois, et les apparatchiks du parti communiste chinois.
Les grands entrepreneurs Chinois comme Jack Ma ( fondateur du site mondialement connu de e-commerce: Alibaba ) marchent sur un fil étroit à la manière des funambules. Un pas de travers et ils pourraient tomber dans le vide. Nous ne lui souhaitons évidemment pas cela, mais nous observons qu’ils ne sont pas libres d’entreprendre comme ils le souhaitent. Nous constatons que leurs entreprises sont sous tutelles, et otages de l’État Chinois.
Et de ce fait, elles ne sont pas adaptées aux jeux de la finance mondiale et des marchés internationaux. Nous constatons que le capitalisme hybride à la chinoise ne permet pas aux grands groupes chinois de choisir librement leurs destinées dans une économie de marché mondialisée.
En fait, elles sont taillées pour conquérir la Chine et le monde, mais elles ne sont pas taillées pour distribuer des dividendes aux actionnaires, et s’ouvrir véritablement au monde. Les entreprises et groupes chinois sont en réalité, fermés à l’extérieur, au monde, tout comme le marché intérieur chinois.
Pendant des décennies, l’Occident s’était bercé d’illusions à cet égard. Mais force est de constater que le marché chinois est verrouillé à triple tour, et que pendant des décennies, la Chine a fait mine du contraire. Et ce, pour apprendre des Occidentaux et digérer les transferts de technologies que l’Occident leur a servis sur un plateau.
Et aujourd’hui, nous pensons que les introductions des entreprises chinoises en bourse sont terminées, sauf si leurs introductions servent les ambitions de la Chine, et du Parti Communiste Chinois (PCC).
Dans ce dernier cas, à quoi servirait à un Européen d’investir ses économies dans une entreprise chinoise qui recevrait ses ordres de Pékin, et qui n’écouterait pas ses actionnaires, basés à Paris, Berlin, ou à New York, et dont les intérêts, peuvent être antagonistes par rapport à ceux de l’État Chinois?